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c'est du tout venant
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6 août 2008

Distinction et discrétion

Les bonneteries sont parfois des lieux raffinés, où on parle à voix basse comme à confesse.
A la maison des bas, deux vieilles dames vous recevaient avec beaucoup de retenue, s'inquiétaient de vos désirs. Elles vous menaient à un boudoir à l'étage et vous demandaient votre taille.
Elles prenaient vos mesures à l'aide d'un mètre de couturière qui ensuite reprenait sa place autour de leur cou. Elles vous apportaient ensuite l'objet en prenant soin de frapper à la porte. Pendant les essayages, elles se faisaient discrètes, ne s'imposaient pas ; si vous le souhaitiez, elles vous donnaient un conseil toujours à mi-voix.
Quand vous aviez trouvé le joli dessous qui mettait votre silhouette en valeur, elles redescendaient et notaient sur un cahier, à côté de votre nom, la taille.
Ces deux charmantes dames ont pris leur retraite et vendu la maison des bas qui est devenue "Déborah".
J'y suis revenue. La nouvelle a bien transformé la boutique. C'est affriolant, plein de couleurs, un peu coquin. A la maison des bas, on pouvait aussi, si on le demandait, trouver de jolis riens tout en dentelle. Mais ils ne s'affichaient pas.
Maintenant, fini le boudoir à l'étage, il y a une cabine d'essayage exigüe à coté de la boutique, juste fermée par un rideau.
Essayant un soutien-gorge, sans faire tomber les vêtements, sans jurer comme un charretier quand je me cogne aux parois trop serrées, je me contorsionne pour accrocher l'agrafe.

Le rideau se soulève comme par une bourrasque:" Mais non,  chérie, faut pas serrer comme ça, t'as l'air d'un rosbif ! " clame la tenancière.

J'ai trouvé ce je cherchais mais je ne suis pas sûre de revenir.

 

 

 

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Commentaires
J
Pour les bouchons, j'ai la liste. Si vous la voulez...
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B
Melle Bille > La classe ....Moi, j'ai l'esprit d'escalier et je suis muette d'admiration devant tant de répartie.<br /> Jacques > Bon, là, je pars à Lyon et je crois que je vais faire le tour des bouchons.<br /> Pour la grand-mère, je ne suis mas fâchée et je crois même que ça me fait plaisir, vous l'aimiez bien vot' mamie ?
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J
Vous me rappelez ma grand-mère, Berthoise (mais non ! pas physiquement ! arrêtez de bouder).<br /> Mais ce billet sur les bonneteries. Quand ma Mamie m'emmenait fait des courses, on s'arrêtait tout jours 1) à la mercerie : 2) à la bonneterie, lieu mystérieux où les petits garçons étaient tenus à l'écart des endroits où ça se passait vraiment.<br /> Ça sentait la poussière, le parfum passé, le confessionnal,et aussi un peu la vieille dame, il faut bien le dire.<br /> En rentrant, j'avais un peu l'impression d'avoir visité l'antre secrète d'une espèce qui me resterait à jamais inconnue (ça s'est un chouïa vérifié d'ailleurs).<br /> Pour continuer ce périple, il vous reste à visiter les merceries, les herboristeries, les brûleries de café, les épiceries fines, les vraies parfumeries (qui fabriquent), les caves à cigares et les bourelleries.<br /> Dépêchez-vous, il y en a de moins en moins...
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M
A côté de chez moi, il y a une bonneterie qui s'appelle "la montagne de bas", le magazin le plus délicieusement ringard de la ville. Et le chapelier d'à côté s'appelle monsieur Pochat (je jure que c'est vrai, sur la tête de Roger Hanin).<br /> A eux deux, c'est chapeau bas.<br /> La classe.
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B
Martin-Lothar > Sans doute plus seyant que la ficelle à rôti. Mais pas facile à porter dans les dîners en ville.<br /> Chantal > Détrompe-toi, la boutique est pleine, les gens doivent aimer qu'on les malmène.<br /> Mère Castor > Allez, on lui donne 2 ans....<br /> Sandrine > Bienvenue . Ou jouer les filles de l'air.
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