Saint Valentin
Hier soir, ça roucoulait dur. Un petit resto, une petite sortie, une soirée sous la couette. Hier soir, ça sentait la guimauve et le stupre.
Pas ici, mon mari avait une compétition et ne pouvait être forfait. Le Grand sortait sur Paris, peut-être y-avait-il une Valentine dans son sillage, mais le Grand est très discret et ne dévoile pas ses aventures. La Poulette fêtait l'anniversaire d'une copine à Gisors. Et moi, j'avais deux billets pour écouter Thierry Stremler dans une toute petite salle perdue dans le pays de Bray. J'avais pris ces entrées, il y a plusieurs mois, en pensant que mon mari m'accompagnerait. J'ai cherché quel qu'un ou quel qu'une pour le remplacer, mais personne n'a pu venir pour cause de roucoulades. Ne croyez pas que j'en ai conçu du dépit. Que nenni. Sortir seule ne me gène pas. J'ai pris ma petite voiture, j'ai traversé la campagne glaciale sans me perdre et suis arrivée dans cet ancien orphelinat de briques transformé en lieu de culture. La salle de spectacle est dans l'ancienne chapelle. C'est là qu'on était allé écouter Louis Sclavis. Il n'y avait pas grand monde, si nous étions trente, c'est le grand maximum. J'ai pu échanger ma place en trop pour un autre spectacle en mai.
Et j'ai passé une soirée rien que
pour moi. Thierry Stremler et ses deux musiciens, excellents
musiciens, ont chanté rien que pour moi. Les places du théâtre
sont en gradin, le confort est assez sommaire, et j'étais assise
tout en haut pour avoir un dossier. Six bons mètres me séparaient
de la scène. J'avais vraiment l'impression qu'il me chantait la
sérénade.Pas moyen de vous mettre une chanson.Allez voir chez You Tube, cherchez Thierry Stremler et écoutez "Pas ce soir", titre particulièrement adapté à cette soirée. La persévérance est une bonne chose. J'ai réussi.
Pas ce soir, le live
envoyé par Bigeyesprod