Drôles de cloches ( la suite)
Le Grand a été malade toute la journée.
J'ai compati. Intérieurement, je jubilais. Mon mari me dit que je suis horrible. Je vous explique mon raisonnement : s'il ne supporte pas l'alcool et c'est apparemment le cas, il n'en consommera pas. Son père est comme ça. Sobre par nécessité. Et moi, je n'ai jamais bu à en être malade même si j'ai déjà été pompette.
Donc, le Grand a été malade. Comme Loig, et Hugues et Youen, et Gwen. Jean, Paul, Xavier, Florian encaissent mieux. Quant à Simon et Thomas, eux, ils n'ont pas bu. J'ai entendu parler d'une Adeline un peu patraque. Il parait même qu'elle a dormi là. C'est marrant, elle n'est pas venue me faire la bise, elle.
Bien, hier matin, dans la cuisine, il y avait comme une odeur de fennec.
J'ai proposé du thé ( c'est systématique chez moi, je propose du thé) : pas d'amateurs.
Je me suis forcée un peu et j'ai proposé du café ( je n'aime pas le café) : personne non plus.
" Non, non, juste un verre d'eau."
-Et vous mangez quelque chose avec votre verre d'eau ?
" Non, non, ça ira."
Je sors quand même des jus de fruit, et des gâteaux. Et puis soudain, j'ai un éclair de lucidité, une idée géniale qui me traverse l'esprit.
- Qui veut du lait ?
Et alors là, le croirez-vous, je vois des mains qui se lèvent, une vraie forêt. Je continue sur ma lancée.
- Du nutellea ?
Et les jeunes hommes de laisser tomber leurs allures de gros durs pour tremper leurs tartines de nutellea dans leur bol de lait. J'ai pas ri, je vous promets que je n'ai pas ri, je sais qu'ils sont un peu susceptibles à cet âge-là. Je n'ai pas ri, mais maintenant croyez-moi, je rigole.