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c'est du tout venant
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21 mai 2009

Un an de la vie de Mireille

Je voulais participer au défi de cette semaine, c'est vrai aujourd'hui c'est férié, je peux bien prendre un peu de temps pour écrire une bafouille. Mais, je sèche.

Il s'agit d'écrire la vie d'une Mireille Iks dont on apprend la mort par courrier.

J'ai essayé d'imaginer une vie palpitante, émouvante, déroutante, étonnante. Je n'ai trouvé sur mon chemin que banalité, train-train et routine. Ne sont venus que des souvenirs d'enfance.

Ma Mireille à moi, je l'ai vue sous les traits de la femme de ménage qui aida maman pendant sa maladie. Une grosse femme joviale, qui avait du mal à marcher mais qui repassait et briquait les sols, choses que maman ne pouvait plus faire après son opération. Maman qui se sentait un peu coupable de laisser à quelqu'un d'autre le soin d'entretenir son logis, tricotait en contre-partie des pulls pour Mireille, puisque c'est ainsi que nous l'appellerons. Mireille avait un tour de taille impressionnant, et un giron capable de soulager tous les chagrins. Je soupçonne ma jeune maman d'avoir versé quelques larmes dans ce giron-là, malheureuse qu'elle était de se sentir diminuée et malade. Maman tricotait donc avec des aiguilles de 2 ½ et de la laine layette aux couleurs de bébé, des pulls d'une largeur sans fin, dans un joli point ajouré. Quand le pull était terminé, elle l'enveloppait dans un papier de soie et nous allions en visite  chez Mireille. Elle était veuve et vivait dans une petite maison au fond d'une cour ombragée de glycine, seringa et autres arbustes odorants. Maman et Mireille s'installaient dans la pièce à vivre, salle à manger-salon, en un mot la cuisine. Elles sirotaient un café que Mireille allongeait d'une goutte, elles papotaient, soupiraient, chuchotaient. Moi, j'avais le droit d'ouvrir un coffre aux trésors où s'entassaient des jouets, souvenirs, bricoles et babioles sans valeur qu'elle gardait pour les offrir aux enfants de passage. Je vous raconte un temps où les enfants avaient deux jouets par an, un à Noël, un autre pour leur anniversaire. Et comme Mireille me permettait de partir avec la trouvaille qui me faisait envie, je la regardais avec autant de considération que le Père Noël et son coffre me semblait une hotte merveilleuse.

Vous voyez, rien de drôle, rien de triste, de choquant, d'émouvant. C'est bien peu, un souvenir d'enfance, l'évocation rapide d'une dame gentille qui nous aima, ma mère et moi, dans des moments difficiles ; est-ce assez pour participer ?

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Commentaires
J
Je l'ai vu là-bas, Berthoise. Re-bravo !
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B
Valérie > Avez-vous reçu ce texte ? Parce que je l'ai déjà envoyé 2 fois.
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V
La prochaine fois, ne te pose même pas la question, hein? ;)
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B
Joye > j'ai posté hier, apparemment, ils n'ont rien reçu, j'ai reposté ce soir. J'espère que le mail arrivera. J'ai vraiment des soucis avec ma boîte Email.
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J
Ah, okay, je lis maintenant les com's. Tu as bien fait de l'envoyer, c'est très bien, je t'assure.
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