Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
c'est du tout venant
Archives
6 juillet 2009

Ganeshpuri

Quand j'avais 20 ans, je suis allée en Inde. J'ai passé trois semaines dans un ashram au nord ouest du pays dans l'état du Maharashtra.
Dans un ashram, on paye sa pension et on travaille pour la communauté. J'ai fait la vaisselle, j'ai essuyé les grands plats dans lesquels nous étaient servis notre repas. Nous mangions assis par terre, en longues rangées silencieuses. J'aimais beaucoup la nourriture indienne, des légumes en ragout épicé très parfumé, le riz, le dhal, et les chapatis. Nous mangions en silence et après le repas, j'allais faire la vaisselle dans une ambiance chaleureuse et bruyante. Dishes, c'était mon seva, le service que je rendais à l'ashram. J'étais la seule française aux dishes. Le chef de seva était un géant américain débonnaire et bienveillant. Il était artiste peintre. Quand j'ai quitté l'ashram pour prendre l'avion du retour, il m'a enlacée et serrée contre lui comme savent le faire les étasuniens, et il m'a donné une carte d'invitation pour un vernissage qui avait eu lieu à San-Francisco quelques années auparavant. La reproduction du tableau, des couleurs gaies et tendres posées en aplat, m'a accompagnée dans mes déménagements, jusqu'à ce que je l'égare lors du dernier. Je l'avais gardée pendant des années.
 
http://www.natadata.de/images/natadata/Nataraj.gifA l'ashram, il y avait le seva et les chants. Nous chantions beaucoup pendant de longues périodes. Il y avait des chants répétitifs dont le rythme frappé au mridang ou aux tablas accélérait, il y avait de longs poèmes en sanscrit, il fallait alors suivre avec attention le texte, veiller à la prononciation, on était accompagné par un petit harmonium à soufflet et le rythme était toujours le même. Il y avait aussi parfois des séances de danse autour d'un feu. Nous tournions en pas de bourrée en frappant dans les mains sur le 1er temps de chaque mesure.
Il faisait bon en Inde quand j'y suis allée. Ce n'était ni la mousson, ni la saison chaude. Nous vivions en chemise et pantalon de toile fine. Je n'ai pas porté le sari, d'abord je n'avais pas assez d'argent pour m'en offrir un et puis ce vêtement exige une tenue dont peu d'occidentales sont capables. En tout cas, il me semblait que ce n'était pas le vêtement adapté à ma façon de bouger.
http://dictionnaire.mediadico.com/traduction/GrPHOTOS/1/18/189018.jpg

Petite musique réjouissante

Publicité
Commentaires
B
Joye > Tu vois ce dont je parle.<br /> Christine > pas n'importe quelle vaisselle. Des centaines de plats, à chaque repas. :)
Répondre
J
Ah yes.<br /> <br /> Big hugs, little French girl.<br /> <br /> ;-)
Répondre
C
Aller si loin pour faire la vaisselle...
Répondre
L
J'ai toujours eu une passion pour l'Inde et n'y suis jamais allée cependant...<br /> Un jour, nous irons avec mon Distrait, mais j'ai tellement peur d'être déçue et surtout choquée par toute cette misère...<br /> <br /> J'adore la culture indienne et ne me lasse pas de leur musique (traditionnelle)
Répondre
B
Brigou > je ne connais pas le livre. La musique c'est Pascal of Bollywood, "jalwa, jalwa".<br /> M2K > Mettre en sari, ce n'est pas très facile, mais ça se fait, réussir à s'asseoir par terre, se relever, travailler avec, sans s'empêtrer, c'est déjà nettement plus dur. Je ne m'y suis pas risquée.<br /> Prax > En parler, ou les décrire permet un peu de les faire revivre, ces petits riens qui jalonnent notre vie et la rendent unique.
Répondre
Publicité
Derniers commentaires
Publicité