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c'est du tout venant
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3 octobre 2009

Défi 75

Les petits bruits de la maison

la nuit

vous tiennent compagnie ...

Rassurants ou bien inquiétants ?

Racontez-nous.

Veuillez glisser dans votre récit le mot

DIPLODOCUS. Merci !

Vos envois ...

Toujours à la même adresse : samedidefi@hotmail.fr

A très vite …

Les autres textes sont là.

Une nuit ordinaire.

Elle se couche tôt. Elle aime se coucher tôt. Elle monte l'escalier alors que la maison vit encore. Son fils, dans sa chambre, écoute sa musique en sourdine. Dans la salle de bain, sa fille se douche, elle entend le bruit de l'eau qui tape sur  les parois et la voix qui fredonne. En refermant la porte de sa chambre, elle a l'impression de s'éloigner de sa famille. À travers le plancher, lui parvient le ronron de la télé. Il regarde une émission sur la disparition des dinosaures et lui a dit qu'il la rejoindrait vite quand il saurait pourquoi les diplodocus n'ont pas survécu. Les dinosaures, hier c'était «  Les invasions des Huns », demain « La longue marche de Mao ».

Se dévêtir vite et se glisser dans le lit froid. Oser prendre un livre et le poser sans avoir fini une seule page. Et sombrer dans le sommeil, les oreilles cachées. L'entendre vaguement ouvrir la porte, sentir son corps contre le sien. Dormir. Dormir dans le silence. Dormir.

Et puis elle se réveille, entend le bourdonnement de l'homme qui ronflote. Elle se tourne, essaie de retrouver le fil de son rêve. C'est fini, elle le sait. Elle ne dormira plus ou alors au matin. Elle se lève, prend son livre à tâtons, quitte la chambre. Dans le couloir, elle guette. Ses enfants ont un sommeil silencieux. Le réfrigérateur vrombit dans la cuisine et les canalisations lui disent qu'il est plus de trois heures. Elle le sait, c'est elle qui a programmé le lave-linge. Elle essaye un autre lit en vain, dans une pièce qui ne soit pas transformée en forge. Elle l'entend maintenant ronfler comme un sonneur. Inutile de rejoindre la chambre conjugale, le tonnerre y fait rage. Dans le bureau, en bas, elle s'installe avec le livre abandonné plus tôt. Mais à présent, ce n'est pas le sommeil qui l'empêche de lire, ce sont les rêveries et aussi  les tracas. Une chouette ulule dans le parc voisin. C'est son amie, la chouette, elle l'aime comme une amie. Ils dorment tous dans la maison. Mais son amie la chouette ulule dans le jardin. Elle l'appelle. Elle enfile un vêtement et sort pour prendre l'air. La chouette s'est tue. Ses pas sur le gravier crissent dans le silence. Elle fait le tour de la maison, frissonne un peu, resserre sur son cou, le col de son lainage. L'air frais remonte le long de ses jambes et caresse le bas de son dos. Elle a froid et ça la rassure. Elle se sent enfin prête.

Rejoindre leur chambre, silencieuse maintenant. Dans le lit rassurant, chercher la chaleur familière. L'entendre grommeler qu'elle est froide. Se nicher dans ses bras, se coller contre lui, la tête contre son souffle discret. Dormir. Dormir jusqu'au matin.

 

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Commentaires
B
Choule > Non non, moi je gère que dalle. J'ai déjà du mal à alimenter ce seul blog. Je participe au défi du samedi quand il me tombe un œil, toutes les consignes ne m'inspirent pas et je ne suis pas du genre à me forcer.
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C
ça vrombit dur chez elle ; la pauvre.<br /> Il a l'air bien sympa ce blog de "samedi défi". C'est toi qui le gère ?
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C
arf il va falloir que je l'éduque le ronfoteur d'à côté.
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B
Caro > C'est vrai, il y a un degré sonore où le ronflement est attendrissant. C'est à ce moment qu'on parle de ronflotement. :)
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C
zigmund seulement les pieds!<br /> <br /> j'aodre surtout le "ronflote", trop mignon.
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