Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
c'est du tout venant
Archives
23 novembre 2009

le canapé rouge

Martin-Lothar a participé à un jeu d'écriture ici, chez Frivoli. La consigne m'a plu et je me suis lancée.

26 octobre 2009

"Le canapé rouge"

On vient de m'offrir ce livre,  de Michèle Lesbre.
Je vous propose la première phrase, et la consigne d'écriture classique :

Écrire un court texte ayant le même titre et commençant par cette phrase.
Poster en catégorie "ze textes de" ou en commentaire ou en mail à la webmaitresse qui replacera tout en billet.
Voire en texte sur votre blog si vous indiquez le lien (en comm. en mail etc.)

Toute exception à la règle est la bienvenue.

"Sur un chemin de terre, un homme roulait une cigarette, debout, près d'un side-car vert, scarabée géant, compagnon de solitude."


C'était la pause. Il avait des bras de plomb à conduire cet engin. Il lui fallait se dégourdir les jambes, faire quelques pas, sentir qu'il pouvait encore marcher un peu. Cette clope qu'il espérait, il avait du mal à la rouler, ses doigts, à force de tenir le guidon, étaient malhabiles et peinaient à tasser le tabac. Enfin, un coup de langue sur la gomme, c'était bon. La première aspiration, longue et profonde, lui fit tourner la tête. Quand il se reprit du léger étourdissement, ses idées lui parurent plus claires. S'il ne savait toujours pas où il allait exactement, il était sûr de la direction qu'il souhaitait prendre, certain de ne pas vouloir faire machine arrière et revenir d'où il venait. Il revoyait nettement les adieux, larmoyants. Les adieux étaient souvent larmoyants, mais il avait réussi pour une fois à ne pas être grossier, ni brutal. Après tout, la fille ne s'était pas agrippée, elle n'avait pas crié, ni menacé. Elle s'était contentée de pleurer. Bon sang, ce que les filles peuvent chialer. Mais, il n'allait pas lui reprocher d'avoir eu des sentiments. Après tout, il en avait bien profité. Mais, c'était toujours comme ça. Quand il trouvait une fille qui lui plaisait et qu'elle avait l'heur de le trouver elle aussi à son goût, après quelques jours et nuits à se nourrir de ses gestes tendres, à jouir de son corps, il se sentait des fourmis dans les jambes, il avait des envies de grands espaces, de journées à avancer sur sa bécane. Alors, il partait et elle pleurait, celle-là comme les autres. C'était comme ça à chaque fois. Son scarabée le sauvait des mantes, il l'enjambait après les avoir chevauchées, et avant qu'elles ne le paralysent, ne l'engluent dans leur amour, et ne le mangent goulûment. Sa clope finie, il écrasa le mégot entre ses doigts, remit ses gants, son casque, ses lunettes.

La route l'attendait, il n'aimait pas la faire attendre.

 

Publicité
Commentaires
B
Honey > Bonjour Honey. Oui, il y a du monde et la compagnie est agréable, enfin je trouve. :)
Répondre
H
ya plus de commentaires ici que sur frivoli!
Répondre
B
Latil > Pas très sympathique, le bonhomme.
Répondre
L
Un ours ce type, comme je les évite, ils parcourent la route 66 dans un sens puis dans l autre, ils voient dans chaque automobiliste un concurent a dépasser, voire a abattre, quant a leurs conquétes féminines, mieux vaut ne pas en parler.Beau texte ,bonnes description du type.<br /> Bonne journée Latil
Répondre
J
Okaaaaaaaaaay, merci pour l'explicos. Je vois que j'ai compris plus que je ne pensais. ;-)<br /> <br /> Moi non plus, je n'en avais jamais entendu parler, si cela peut te consoler ! ;-)
Répondre
Publicité
Derniers commentaires
Publicité