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c'est du tout venant
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12 janvier 2010

Réaction

Coumarine raconte une histoire d'enfant humilié par sa maîtresse qui ne l'aime pas. Et voici l'échanges de commentaires qui a suivi.

Alors voilà, je suis venue et j'étais très ennuyée.
Comme le dit si bien Papet Crouton, je ne fais pas mon métier pour aimer mes élèves mais pour leur apprendre des savoirs , des savoir-faire et des savoir-être.
Savoirs : facile.
Savoir faire : encore facile, pédagogie et expérience.
Savoir être : plus compliqué, car le risque est de s'ériger en modèle.
J'essaie d'être respectueuse tout en le forçant à avancer, car tel est mon but, que l'enfant avance. Vers les savoirs, vers l'autonomie, vers le discernement. J'espère ne jamais avoir causé un traumatisme tel qu'il ait été destructeur mais je ne saurais l'affirmer.

 

Berthoise, OK une institutrice n'a pas à AIMER les enfants, elle a le droit de ne pas en aimer... Mais elle a le devoir quoi qu'il en soit de RESPECTER celui ou celle qu'elle ne porte pas spécialement dans son coeur...de ne pas l'humilier devant tout le monde
Nous sommes nombreux ici à avoir VECU ce genre d'humiliation...comment en sommes-nous sortis? comment nous sommes-nous quand même construits? Voilà ce qui serait intéressant à creuser chacun pour soi-même...

 

Il me semble que je n'ai pas dit autre chose que ce que tu dis.

 

 

Et tout ça me laisse un goût terriblement amer. Voilà, moi qui fuis les polémiques, je me suis mis de mon plein gré et pas du tout à mon insu dans une position désagréable.

Ce qu'a provoqué chez moi le billet de Coumarine, c'est forcément un regard sur ma pratique d'enseignante. Je travaille sur de l'humain. Pas sur des boulons. Je me dois de respecter les enfants qui me sont confiés mais je dois aussi et c'est mon travail leur apprendre des savoirs. Ce qui n'est pas toujours facile, quoique j'en aie dit plus haut, et ce qui peut parfois se faire dans les grincements de dents. Je ne justifie en rien l'attitude de cette maîtresse qui n'est pas constructive voire destructrice. Mais je m'interroge sur le ressenti de mes élèves face à certains de mes comportements. Je ne crois pas, et je l'espère, avoir humilié un enfant, mais comment puis-je en être certaine ? Le ressenti  face à une situation donnée est tellement subjectif. La preuve, je me sens terriblement blessée par la réponse de Coumarine qu'on ne peut certainement pas soupçonner d'être irrespectueuse. Je parle d'un doute face à ma pratique et on me répond en terme de devoir.

 

 

Bien , il est tard ou tôt et peut-être serait-il temps que j'essaie de retrouver le fil du sommeil.

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Commentaires
B
Tilleul > C'est vrai que je suis un peu chatouilleuse quand on égratigne la profession. Je trouve que c'est un boulot où on se dit toujours qu'on pourrait en faire plus, qu'on devrait en faire plus, alors les critiques viennent renforcer ce sentiment et c'est inconfortable, du coup je deviens très réactive. Merci.<br /> La Mère Castor > La question que je me pose est de savoir pourquoi ces blessures sont si importantes. J'ai eu moi aussi des instits pas justes, sévères et même violentes, mais ça ne m'a pas blessée outre mesure. En revanche, les blessures familiales répétées, tues ont fait beaucoup plus de dégâts, en tout cas chez moi.
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T
Quand j'étais instit, je ne supportais aucune critique vis à vis des enseignants... Maintenant que je suis retraitée et mamy de petits écoliers, je dois reconnaitre que tou(te)s les instits ne sont pas parfait(e)s... mais à te lire, je crois te connaitre un peu et j'aimerais que tu sois l'instit de mes petits-enfants...
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L
J'ai lu ça chez Chevillard : <br /> Je suis aussi un fin psychologue, voici ma dernière théorie : un enfant sans inhibition, sans timidité, tout de suite adapté et sociable, va grandir dans le groupe, dans la bande, acquérir par conséquent des réflexes et des comportements d’animal grégaire, pur produit de son époque, parfaitement à sa place dans le système, conforme aussi à ce que celui-ci attend de lui, sans originalité, tout en surface, un consommateur docile, une tête creuse… tandis que l’enfant rechigné, solitaire, complexé, sera bien obligé de se tenir à lui-même compagnie et donc de se rendre intéressant, il s’instruira, il apprendra à se connaître, il développera son sens critique. L’intelligence a autrefois connu l’humiliation et l’ennui ; la bêtise nous parle encore de son enfance heureuse.<br /> <br /> Et je suis un peu d'accord, tout de même. (et un peu aussi, oh la vilaine avec Martin Lothar. Un peu)
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B
Caro > Merci Caro de ton long commentaire et ton point de vue de maman. Tout ce que tu racontes me paraît témoigner de la juste distance qu'il doit exister entre l'école et la famille.<br /> Martin > j'envie ton enfance pour avoir de telles certitudes.<br /> Pierreline > Je connais ta position, il me semble qu'on en a parlé, il n'y a pas si longtemps. :D
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C
je ne suis pas instit, je suis une maman. J'ai été aussi une enfant timide et mal dans sa peau.<br /> J'explique bien à mes enfants que l'école n'est qu'un tremplin avant une autre vie qui sera autre chose qu'un rêve. QU'il ne faut pas mettre dans une classe ce qui est notre mode de fonctionnement familial. Que le maître est celui qui enseigne, qu'il a autorité et qu'il faut le respecter avec ses erreurs. Mes enfants n'ont jamais porté aux nues leur instit, ils ont parfois eu des soucis mais cela s'est réglé. Les profs ne peuvent pas aimer tous leurs élèves et c'est pareil dans l'autre sens!<br /> l'encouragement, le soutien, mes enfants l'ont chez nous, chez leurs grands-parents. Et aussi l'affection, l'écoute et l'éducation. C'est notre job de parents. <br /> Si j'ai souffert à l'école, c'est aussi parce que je n'exprimais pas ma souffrance, mes parents n'étaient pas d'une génération où l'on avait appris à écouter, à aimer oui à comprendre non ; si cette souffrance avait été dite elle aurait sûrement pu s'effacer. Elle est restée, elle est sans doute parfois encore avec moi mais elle ne m'a pas immobilisé, j'ai pu aller de l'avant. Comme d'autres souffrances plus tard.<br /> Je ne parle pas des exemples extrèmes d'enseignants, ils existent partout, la télé se charge bien des exceptions qui ne sont pas la règle.<br /> J'ai du respect pour ceux qui enseignent à mes enfants et j'apprécie qu'ils aient du respect envers mon mari et moi qui les élèvont.<br /> En cas de problème, (l'un est timide, l'autre est uen tête de cochon, pour mes brigands), nous discutons en adultes et nous réglons les soucis en allant dans la même direction, que chacun puisse mener sa tâche à bien et que les enfants apprennent. cela m'est arrivé il y a un mois et ce qui était un problème qui enflait comme un abcès s'est résolu en deux conversations, une pour écouter et rassurer l'enseignant de mon soutien, l'autre pour recadrer tranquillement mon fils qui reste un préado, très préado parfois et donc très inconscient de ce qu'il peut transmettre.<br /> J'espère que tu dormira bien Berthoise, je t'embrasse et je suis sûre que tu as bouleversé dans le bon sens plein de petits bouchons.
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