Les émouvantes XIV : La mémoire et la mer et Larkéo
Pour Larkéo
C'est mon père qui a acheté le disque. Il l'écoute. Il est un peu déçu. Il préférait le Léo de sa jeunesse. Il trouve les textes bizarres. Moi, j'écoute aussi. Je ne comprends pas. Je ne suis pas bien vieille, faut dire. Je ne comprends pas mais j'aime bien. J'aime bien et je le dis. Si mon père y trouve à redire, tant mieux. J'aime la musique, le chant des mots, les images : la fille verte, le chien de mer. Bien sûr que ça ne veut rien dire, mais ça n'en est que plus beau. C'est ce que je lui dis à mon père. Il m'écoute et me dit que j'ai raison. On la réécoute la chanson encore et encore, cherchant les mots qui nous étonnent. Je ne peux entendre cette chanson sans penser à ce moment où nous l'écoutions avec attention, mon père et moi en essayant de comprendre.
Le principe du machin est là.