Les émouvantes XIV : Oh my mama et Mère Castor
Pour Mère Castor
Le midi, nous mangions seules, maman et moi. Je rentrais en vélo, je passais chercher le pain et nous partagions une dînette vite faite, souvent les restes du dîner de la veille. Après le repas, je devais travailler mon piano, puis nous nous installions toutes les deux dans un fauteuil, le même, ma mère n'est pas bien grande et moi, j'étais plutôt menue. Nous écoutions de la musique, des grands airs d'opéra, des extraits de symphonie. Ou bien nous chantions. Ma mère avait des carnets de chants manuscrits. Je choisissais et nous chantions. C'était une bulle de bonheur dans un quotidien plutôt gris, non que mon enfance fut malheureuse, mais juste teintée d'appréhension et d'obligations. J'aimais chanter avec maman.
Quand mes enfants sont nés, j'ai beaucoup chanté pour eux. Mon fils, le Grand n'aimait pas, mais Poulette a pris goût pour le chant. Je lui ai transmis ce que j'ai reçu de ma maman.
Le principe du machin est là.