Une histoire ... la fin des autres
Walrus a suggéré : "À force de chercher dans la profusion des tableaux de couples celui qui
dépeindrait le mieux l'état du sien, Ute se convainquit que le mieux
serait de peindre elle-même cette représentation.
Elle s'inscrivit
donc à un atelier de peinture et sous l'emprise de cette passion
nouvelle vécut une fin de vie active et enrichissante."
Ben quoi ? Y en a qui ouvrent des blogs, pourquoi n'y en aurait-il pas qui se mettraient à peindre ?
épilogue n°3 bis ( proposé par Zigmund avec le tableau s'il vous plait)
Voilà donc Ute dans les bras de Gustave les après midis de cinq à sept.
Martin ne s'est aperçu de rien, puisqu'à cette heure là il est au
travail. Quand il rentre Ute est là, gaie souriante, désirable,
transformée,et Martin est heureux.
D'autant plus heureux qu'est arrivée au travail une sirène aux yeux
clairs : elle est jeune mais pas trop, jolie, oui, superbe même. Martin a
résisté à son charme...pendant quelques semaines pour plusieurs raisons
: "jamais dans ta paroisse" dit le proverbe et puis mentir à Ute lui
fait horreur...Mais Marie a des arguments : ses yeux clairs, bien sûr
mais pas que... Alors à son tour, Martin met "un coup de canif dans le
contrat", avec un gros sentiment de culpabilité, bien sûr, mais il se
sent rajeunir. Rapidement, il constate que Marie en dehors de ses atouts
esthétiques, n'est qu'un oiseau sans cervelle, volant de branche en
branche, qui refuse de se poser trop longtemps. Marie revendique une
collection de mâles, auxquels elle se dit incapable de s'attacher. Et
surtout elle a un défaut (petit ou grand selon le point de vue qu'on
adopte) elle est superficielle et d'une bêtise fatigante à la longue.
Martin se lasse assez vite de Marie qui d'ailleurs est déjà repartie en chasse.
Ute qui n'a pas les yeux dans sa poche a remarqué quelques changements
dans l'attitude de Martin et reniflé un parfum inconnu et suspect sur
l'écharpe de son homme. Elle et Gustave continuent à se voir, mais un
peu moins souvent, puis Gustave est muté ailleurs.
Ute et Martin ne
discuteront jamais de ces intermèdes extra conjugaux.
Van Gogh
Autre épilogue proposé par Célestine.
Ute s'engourdit, s'endort avec Martin. Elle ne se sent plus vivante. Non
qu'elle ne l'aime plus. Ce n'est pas ça. Mais cet amour est devenu
coutumier, évident, en ligne droite. Ute commence à regarder dans son
miroir de poche avec des yeux en biais: aux terrasses des cafés, son
regard accroche parfois, subrepticement, sans qu'il le sache, le velouté
de peau d'un autre homme. Elle aime ces pensées clandestines qui
n'appartiennent qu'à elle.
Les repas, les soirées s'effilochent
auprès de Martin, Ute pense à ce bel et sombre inconnu qu'elle a
rencontré aujourd'hui à la galerie, elle trace des dessins sur la nappe
en percale d'une fourchette distraite. Elle répond machinalement aux
questions de son mari, dont l'image se pixélise de plus en plus. Dans sa
tête, Ute est déjà loin. Demain, elle dira oui au bel inconnu.
Les
bras d'un autre homme se sont refermés sur Ute, au fond d'un lit de
passage; elle renverse sa tête en arrière pour secouer les pensées
contradictoires qui l'agitent , avec la même force que ce plaisir fauve
qu'elle n'a plus connu depuis longtemps.
Martin semble se résigner à voir son amour lui échapper.
Mais
un soir, vers sept heures, sur le chemin du retour d'une de ces
escapades interdites où Ute se sent enfin vivante, d'un doigt fatal le
destin fait déraper sa voiture dans un virage de la corniche. Flash
mortel.
Ute ouvre les yeux dans l'odeur camphrée d'un lit tout
blanc. Un bel inconnu se penche vers elle.- Qui êtes vous?
Murmure-t-elle. -Mais c'est moi, Martin.
-Martin? Connais pas, gémit Ute faiblement..
Martin
saisit la main de sa femme que le destin lui a rendue, et voit dans
cette amnésie une chance inouïe: celle de reconquérir la femme qu'il n'a
jamais cessé d'aimer...