Défi 143 : Pêche
Je ne veux pas aller à la pêche. Ni à la pêche à la baleine, ni à la pêche aux moules et encore moins à la pêche au coup. Qu'est-ce qu'on s'emmerde à la pêche au coup. On doit rester sans bouger, sans parler. Je ne veux pas y aller. Tu auras beau dire que la panoplie me va comme un gant. Je transpire dans les bottes en caoutchouc et après j'ai les pieds qui puent. En plus, tu veux qu'on se lève tôt, et on va encore se cailler les miches dès potron-minet. Alors, il faut que tu te le mettes dans la caboche une bonne fois pour toutes, je n'irai pas me geler les arpions au bord de la rivière à pas d'heure. Je n'irai pas m'esquinter les quinquets à lorgner sur un bouchon pour attraper un malheureux poiscaille imbouffable, plein d'arêtes et qui en plus ne m'a rien fait. Vas'y, toi, à la pêche. Moi, j'ai mieux à faire. Faire la grasse matinée, pour une fois, ça devrait me plaire. Avoir le grand lit rien que pour moi et bouger les jambes autant que je veux sans te déranger. Vas'y toi, à la pêche puisque ça te plaît. Je te promets qu'à ton retour, j'extasierai sur ta bourriche. Je te jure que si tu es bredouille, je ne me moquerai pas. Je ne veux pas aller à la pêche, vas'y sans moi.
Un grand merci à Jacques Prévert, Boby Lapointe, Georges Brassens et bien sûr Abraham Van Beyeren du 17ème siècle.