Il y a des jours où je maudis la campagne
À force de raconter tout et n'importe quoi avec une préférence pour le n'importe quoi, je ne sais plus bien ce que je peux dire de neuf. Ah si, c'est important, au moins pour moi et ça me pourrit bien la vie. La campagne betteravière a commencé et c'est un truc à vous faire haïr la campagne justement. Quand vous saurez qu'elle coïncide avec la récolte des maïs, vous comprendrez mon courroux. Je passe un peu de temps sur la route, ces temps. Et voir débouler à vive allure des camions énormes remplis jusqu'à la gueule de projectiles me fiche la trouille. Ces braves gens sont payés au tour, donc plus ils vont vite, plus ils touchent. Alors ils vont vite, très vite. Ils sont tellement gros qu'ils n'ont peur de rien, grillent les priorités, les stops, klaxonnent quand on ralentit et laissent les routes couvertes de boue et bien glissantes. Pour le neuf, je sais qu'il sent le réchauffé et que je vous en ai déjà parlé l'année dernière et l'année d'avant et certainement aussi celle d'avant. Mais partir le matin au petit jour, pour affronter ces monstres ne me plait pas. Et encore il ne gèle pas. Ça va durer jusque fin décembre.
Ne jamais circuler dans la campagne en automne.