Deux jours
Deux jours de boulot et me voici ratatinée, réduite à l'état de pauvre petite chose sans tonus. ( J'aime vous laisser croire que je suis une pauvre petite chose, oui j'ai besoin de compassion).
Deux jours de boulot, dis-je. Me voilà de nouveau au fond du pays de Bray. Le pays de Bray a un fond, parfaitement. Un fond, des lèvres, c'est tout le charme de la boutonnière. Il a aussi des écoles où les maîtresses sont absentes. Les maîtres aussi, mais moins souvent, ça arrive mais c'est plus rare. Disons pour faire court que les maîtres souffrent peu de grossesse pathologique, que les maîtresses, si, ça s'est déjà vu. Je suis dans le pays de Bray depuis deux jours et pour une durée indéterminée. Jusqu'à ce qu'une brigade se libère. Moi je suis ZIL, je ne suis pas, plus brigade, alors les congés-mater, normalement, c'est pas moi qui les fais. Sauf qu'à l'inspection, y'a plus de brigades, alors c'est les ZIL qu'on fait les congés-mater. Jusqu'à ce qu'une brigade se libère.
Et moi, bosser me fatigue. De plus en plus. Au bout de deux jours, je suis déjà comme une serpillière. Et puis je crois que je deviens sourde. Quand il y a du bruit, j'ai du mal à entendre. Et dans une classe, il y a souvent du bruit, même sans chahut. Et dans une classe à double niveau, c'est encore plus fréquent. C'est aussi une spécialité du pays de Bray, le double niveau. Remarquez, dans le Vexin, ça se fait aussi pas mal. Et le double niveau, y'a pas, ça fatigue.
Bon, tout ça pour dire que je suis fatiguée et que du coup, c'est pas ce soir que je vais bûcher sur mon roman.
Allez, ciao, la couette m'attend.