Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
c'est du tout venant
Archives
12 septembre 2016

Un tableau, une histoire de Lakévio : George & Edith

james ormsbee chapin George Marvin and his daughter

 George Marvin and Daughter Edith, James Ormsbee Chapin

Il attend.
Il ne sait pas quoi en penser. Bien sûr, s'il écoute Edith, il est merveilleux, sérieux, ambitieux, délicieux. Mais peut-on se fier au jugement d'une amoureuse ? Il attend. Il se fera son idée quand il l'aura vu.
Elle, Edith, elle attend aussi. Elle l'attend. Elle est confiante. Il est si merveilleux qu'il saura l'éblouir. Il est si sérieux qu'il saura le rassurer. Il est si ambitieux qu'il saura le flatter. Il est si délicieux qu'il saura le séduire.
Lui, George, il sent une lourde responsabilité lui peser sur le dos. Il doit donner son consentement. Il est seul à pouvoir le faire. Si encore Margaret avait été là, à ses côtés, elle aurait pu l'aider. Elle savait si bien sonder les gens, elle voyait leur âme. Mais il est seul maintenant et l'avenir d'Edith, son bonheur ne dépendent que de lui.

Depuis que Margaret est morte, depuis cette satanée phtisie, Edith est devenue une femme malgré son jeune âge. Elle avait soigné sa mère, tenu la maison quand Margaret n'avait plus pu quitter le lit. Elle avait organisé les obsèques. Abattu comme il l'était, il ne lui avait pas été d'une grande aide. Edith est une femme. Et une femme attire les hommes. Elle est jolie avec ses yeux clairs, son air sérieux, et ses joues pleines de jeunesse. Elle a certainement d'autres appâts qu'il ne connaît pas, qu'il ne voit pas, il est son père. Elle peut ravir un homme. Mais cet homme, il faut qu'il soit à sa mesure, qu'il la mérite. Il veut bien perdre sa fille. C'est le lot de tous les pères. Il veut bien la perdre mais pour son bonheur à elle, pas pour leur malheur à tous les deux.

Il attend. Quand il l'aura vu, il ira promener son chien et son fusil, pour réfléchir : il ne tire jamais.

Publicité
Commentaires
L
L'ordre, la rigueur, le regard pensif, le canon du fusil, je sens sourdre le drame.
Répondre
V
Quel déchirement pour ce père !... Les femmes partent, c'est leur destin...La promenade lui apportera peut-être une réponse...ou pas ! C'est joliment décrit.
Répondre
S
De not'temps c'était comme ça.<br /> <br /> Maintenant, on amène sa copine et elle reste dormir !!!
Répondre
A
ah le consentement du père! <br /> <br /> belle idée pour le texte et beau texte :-)
Répondre
P
Joli texte tout en tendresse. <br /> <br /> Mon père n'était pas si délicat, au premier regard il a détesté mon macaroni de futur mari ! après ça s'est arrangé, heureusement... J'aurais bien aimé un papa comme celui que tu décris ;)
Répondre
Publicité
Derniers commentaires
Publicité