Attente
Le côté pénible de la maladie, c'est l'attente. L'attente pour les rendez-vous, l'attente pour les diagnostiques, l'attente des effets des traitements. L'attente.
Je suis patiente. Je sais attendre. Mais attendre dans l'incertitude est bien plus difficile qu'attendre un évènement annoncé.
La rééducation au CFR se passe bien. C'est parfois difficile, douloureux, mais je vois des progrès. Je marche mieux, j'ai moins mal. Mais. Hélas, il y a un mais, mais les déficits neurologiques ne régressent plus. Je ne relève toujours ni les orteils, ni le pied. Ce n'est pas grand chose. Il y a au CFR des gens avec des pathologies effroyables. Je suis un monstre de bonne santé à côté. Mais je boîte, j'hésite à marcher, je perds encore l'équilibre. On part demain à la montagne. Mon mari fera du ski, j'irai au centre de balnéo, on prendra nos repas avec nos copains en rigolant. Après cette semaine de repos, je retourne en rééducation. J'ai rendez-vous avec le chirurgien début avril. Le médecin du centre parle de plus en plus d'opération. Et l'idée fait son chemin dans ma tête. En effet, cette crise date de début octobre, je n'en suis toujours pas sortie et elle laisse des traces. J'ai peur que la prochaine crise ( car il y en aura d'autres, tout le monde me l'a dit ) ne soit encore plus violente et ne m'handicape encore plus. Je ne veux pas me décider à me faire opérer trop tard, quand les séquelles seront irréversibles.
Voyez, ce n'est pas bien gai. On part au ski.
Mais je ne peux plus skier.