Vacances
Je parle boulot ? Allez, je parle boulot. Je rentre ce soir, fatiguée par la dernière crise. Celle qui date de cet après-midi. Au cours de laquelle, j'ai dû ceinturer un gamin de 10 ans, écorché vif, malheureux, en colère et violent. Je l'ai empêché d'en étrangler un autre. Je l'ai tenu pendant 1/4 d'heure en attendant qu'un adulte responsable de lui vienne le chercher pour l'isoler. Je me suis bien sûr fait insulter, cracher dessus, menacer de mort. Je lui ai tenu les mains pour qu'il ne se griffe pas la figure, ni le cou. Sans crier. Moi, je n'ai pas crié, parce que lui, il hurlait. Sans taper. Moi je n'ai pas tapé, parce lui, il m'a donné moult coups de pied. Sans pleurer. Moi, je n'ai pas pleuré, parce que lui, il avait le visage inondé de larmes. Quand on est venu le chercher, mon coeur résonnait dans ma poitrine comme un tambour, j'ai tremblé pendant toute la demi-heure qui a suivi. Je suis chez moi. Laminée. Je suis passée sous un rouleau compresseur. Je vous dis tout ça, en espérant lâcher mon fardeau, mettre de la distance. Oublier.
Vivent les vacances.