Au petit Landais
Avec mon mari, on est allés au resto. Ce midi. Tous les deux. Rien que nous deux. On voulait aller dans un truc au bourg, mais il était fermé alors, ni une, ni deux, on a filé à Gisors " Au petit Landais". Il n'était pas très tôt, on avait un peu traînaillé ce matin. On s'est pointé à 13 h. Ça reste correct 13 h, pour manger. Le petit Landais, c'est tout petit. Il y avait du monde en terrasse. Mais mon mari ne voulait pas manger en terrasse. Je comprends. Plutôt que d'appeler ça "manger en terrasse", on ferait mieux de dire " manger sur le trottoir", ce serait plus juste. Et mon mari ne voulait pas manger sur le trottoir. Moi, des fois, à Paris, j'aime bien manger sur le trottoir. Je regarde les gens passer en sirotant mon demi. Mais là, je n'étais pas toute seule, même si j'ai siroté un demi. Il restait une table dans la toute petite salle. Et on était deux, pile-poil pour la table qui restait. On a commandé les tartares et les demis et on a discuté. On a parlé de Chantilly. J'ai dit que j'étais vachement contente d'y être allée et de devoir y retourner encore 2 ou 3 fois. On a parlé de Louis XIV, de Fouquet et de Vaux le Vicomte, de la Fronde, du grand Condé et du Château. On est arrivé à la conclusion que le pouvoir déconnectait les dirigeants du peuple, parce que, pour votre gouverne, si Louis XIV était l'ami des arts et des artistes, le peuple a vachement souffert pendant qu'il s'amusait à guerroyer. On a doucement glissé vers des sujets plus actuels. On a dit beaucoup de mal de notre actuel président et ses croisés. Là-dessus, on est toujours d'accord. Cet homme ( l'agité ) a quand même réussi à nous rendre Chirac sympathique et tend vers l'exploit de me faire apprécier Juppé.
On n'a pas pris de café.