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c'est du tout venant
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6 novembre 2012

Un matin

Elle avait trente ans. Elle vivait seule. Elle se remettait doucement d'une rupture amoureuse. Elle avait trente ans et des envies de foyer, de famille se faisaient sentir. Elle voulait une famille. Elle voulait des enfants. Elle avait épousé un homme parce qu'il le voulait bien. Il lui avait fait deux enfants qui ne lui ressemblaient pas. Il n'était pas bien grand, même petit, un peu gras, pas gros, adipeux, comme trempé dans un bain d'huile. Il portait de grosses lunettes qui lui mangeaient la moitié du visage. Elle ne l'aimait pas. Elle ne l'avait jamais aimé. Mais il lui avait fait deux enfants qu'elle aimait. Un fils beau comme un astre, une fille jolie mais distante.

Son fils bien que jeune encore était alcoolique. Il buvait comme beaucoup de de sa génération. Elle en éprouvait du chagrin, de l'incompréhension. C'était son médecin qui l'avait alertée.

- Regardez sa consommation. Est-elle journalière, excessive ?

Elle savait son fils alcoolique et se sentait coupable. Sa fille, elle ne savait pas, elle ne savait rien de sa fille.

Un jour, elle avait regardé sa vie en face et s'était aperçu qu'elle avait beaucoup trompé.

Cet homme avec qui elle partageait son lit, elle n'éprouvait pour lui que du dégoût. Elle aurait pu faire chambre à part, mais le respect des convenances était plus fort que son confort. Un mari et une femme couchaient dans le même lit. Elle dormait avec lui. Alors se séparer, divorcer, vous n'y pensez pas, elle aurait dû admettre à la face du monde qu'elle s'était trompée.

Un jour, elle avait regardé sa vie : elle n'aimait pas son mari et ne l'avait jamais aimé. Son fils buvait. Sa fille ne l'aimait pas. Un fiasco, une gabegie.

 

Elle se tourna dans le lit. La chambre était fraîche, comme elle aimait. Elle entendait la respiration sonore de son mari. Pas de dégoût, mais un sentiment de sécurité. Son fils se lèverait bientôt pour partir travailler. Il était jeune et beau. Elle glissa sa jambe entre celles de son mari. ll grogna dans son sommeil et tendit le bras pour l'enlacer. Il l'aimait et elle aussi. Il ne ressemblait en rien à l'affreux bonhomme de son rêve qui en réfléchissant bien lui faisait plutôt penser au directeur de l'école de musique. Pour les lunettes sûrement et la boisson sans doute.

Elle se leva tôt ce matin-là.

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Commentaires
C
- Fais-tu de beaux rêves ?<br /> <br /> - Non j'en vis !
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L
Tu l'as échappé belle !
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H
Punaise ce rêve...On préférerait presque l'insomnie...
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B
Bon, j'ai dit que ça ne me convenait pas, alors d'autres voix se sont élevées pour dire aussi leur déception. Il cherche. J'espère qu'il va trouver.
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C
décidément, ce dirlo d'école de musique, c'est pas le top!<br /> <br /> et même pire que ça , il me ferait penser à un personnage gluant de chez Caro et Jeunet première période...<br /> <br /> pas étonnant que la chorale n'ait plus envie!<br /> <br /> vaudrait mieux auto gérer , <br /> <br /> mais il ne faut pas que tu cauchemardises pour autant..<br /> <br /> je te souhaite un meilleur sommeil cette nuit...
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