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c'est du tout venant
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26 juin 2008

On the road again

J'ai donc un mari, deux enfants, et j'ai aussi comble de la normalité, une profession.Je fais partie de la grande famille des pachydermes. Encore une,  direz-vous. Mais, je n'ai jamais eu la prétention d'être exceptionnelle.Femme, instit, mariée, 2 enfants, on est des milliers.
J'exerce donc mon métier à la campagne, mais pas trop loin de Paris. Depuis maintenant quelques années, voire dizaines d'années, je sévis sur le canton. Et, j'aime bouger ; et puis, pour être restée dix ans au même endroit, je le sais, on devient vite une institution quand on s'incruste. Et le luxe de cette profession quand on a un peu de bouteille, c'est de pouvoir choisir. Alors, je change, je bouge, je fais des sauts de puce. Cette année, j'étais en poste, titulaire, dans une vraie école, il y a cinq classes pour faire toute la scolarité de la maternelle au primaire. Je dis ça, parce que j'ai aussi longtemps travaillé dans des écoles à une classe où la vie est quand même très différente. Je ne connais pas la vie des écoles de ville avec plein de collègues.

Cette année, j'avais donc la charge d'apprendre à lire à dix élèves tout en m'occupant des quinze autres en dernière année de maternelle.Et que ceux qui disent qu'on fait un boulot de fainéant viennent voir comment ça se gère ! Et au bout d'un an, je ne peux plus, je suis épuisée et je m'en vais,  j'ai demandé et obtenu mon changement. Je vais faire des remplacements et ça, ça me va.
Rester 2 mois, 3 mois, même un peu plus s'il le faut mais pas toute l'année.
A l'année je m'essouffle, je m'aigris, et je vis mal les échecs. Si cet enfant ne réussit pas à lire, c'est que je n'ai pas trouvé le bon filon pour lui apprendre. Et j'ai tendance à penser que quelqu'un d'autre aurait certainement bien mieux réussi.
Alors, je pars, je m'en vais.
J'aime les premiers contacts, découvrir, apporter mes richesses car j'en ai, si si, tout n'est pas à jeter chez moi.
J'aime recommencer, conquérir.
Je lis l'incompréhension dans les yeux des débutants qui rêvent d'un poste fixe. Je fais hurler les collègues plus âgés qui voient les remplaçants comme des fumistes, des gens qui s'en fichent.

Et bien, non, c'est bien parce que je ne m'en fiche pas et au contraire, parce que beaucoup de choses m'affectent que je préfère être de passage. C'est presque une mesure de sauvegarde, pour ne pas y laisser trop de plumes et pouvoir continuer.
Je ne vis pas très bien le jugement que mes pairs portent sur mon choix. J'aimerais pouvoir dire que ça m'est égal.
Mais ce n'est pas vrai.


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Commentaires
M
Je connais bien ce monde, fille d'instits moi-même, et soeur d'instit. Ouf ! je l'ai échappé belle!
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C
C'est bien de lire un peu de ta profession, car au fur et à mésure du blog je me demandais ce que tu fais dans la vie!<br /> En conclusion je peux que dire que les vrais amis c'est ceux qui te conseillent, donnent leur opinion (pour moi, pas tout le monde doit être d'accord avec moi!) mais qui ne te jugent pas !! (et des amis comme ça, c'est très rare!)
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B
Oui, mais toi, t'es une vraie copine.
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M
oups, les fautes!!!'nt" à comprennent
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M
Chère berthoise, cela a était un véritable plaisir de vivre ton passage dans mon école...De bon souvenirs ...je trouve cela très riche d'avoir ausi de nouveaux regard sur les enfants, d'autres discours que les notres qui les connaissons et sommes habituéés à eux; toi, tu arrives et tu vois les choses de manière différentes...Au fait, tu es comme l'autre à la télé sur sa moto! tu es l'INSTIT!<br /> Bise et crotte à ceux qui ne comprenne rien!
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