Perplexité
2ème partie du truc, bon sang, si j'avais su que ce serait si long.
Et puis, elle l'avait rencontré. Et là, c'était pas normal. Elle n'aurait jamais dû le rencontrer. Ces mecs-là lui faisaient peur. Devant eux, elle se sentait trop.... pas assez....Elle les fuyait comme la vérole. Celui-là, elle aurait dû commencer par se tailler. Celui-là, elle se disait: " L'est pas pour toi, oh non. Trace la route, c'est pas ton créneau. " Son créneau à elle, c'était celui qu'elle ne reverrait pas, celui qui la prendrait, qui la baiserait, lui ferait des trucs qu'on raconte pas mais qui la feraient jouir et puis ciao. Y'avait les autres aussi, les bons copains, pas de sentiments, ils allaient au lit comme pour se rendre un service réciproque. Je t'aide pour la plomberie, tu me refais mon ourlet. Ça, ça lui allait. On rigolait, passait un bon moment et on s'embrassait sur la joue quand c'était fini.
Lui, il parlait, et déjà ça, ça la gênait. A-t-on vu un homme parler ? Un homme qui parle, c'est pas honnête. Celui qui se tait et qui vous reluque, on sait ce qu'il veut. Et puis y'a les mains bon sang, on peut se comprendre avec les mains, et les regards. Un mec qui parle, c'est pas franc, il veut autre chose que du bon temps. Elle connaissait bien sûr, ceux qui vous embobinent, vous tournent des phrases aguicheuses, ceux-là, elle savait s'en débrouiller. C'était creux et sans conséquence, comme une musique à deux balles sur laquelle on fait un tour de piste. Mais celui-là, il parlait et posait des questions, il écoutait les réponses. Ouais, c'était ça qui la gênait, c'était pas tant qu'il cause, qu'il l'écoute et ça c'était pas normal. La première fois qu'elle l'avait vu, elle s'était dit " Éh, merde ! Avec ceux-là, je ne sais pas faire ."