Claude
Claude,
mon dieu. Te souviens-tu de Claude ?
Le beau Claude, le grand
Claude. Te rappelles-tu ? Élégant, drôle, au centre de toutes les attentions, et des
tiennes, plus particulièrement. Tu lui trouvais toutes les qualités,
tu le parais de tous les soupirs. Oh Claude !
Tu l'avais rencontré
en bande. Tu aurais dû savoir que c'était mauvais signe, que tu ne
savais y faire que seule. Claude brillait et surpassait tout. Les
rires accompagnaient ses boutades, sa cour était diverse et joyeuse.
Les filles gloussaient en entendant son nom, se trémoussaient sous
son regard, se pâmaient sous ses baisers. Car il en a baisées plus
d'une. Mais pas toi. À toi, il racontait ses espoirs, ses chagrins
et ces andouilles enviaient la confiance qu'il pouvait t'accorder.
Pauvres dindes, si elles avaient su. Tu crois qu'elles savaient ? Qu'aurais-tu donné pour qu'il te fasse un peu moins
confiance et te désire un peu plus ? Que sont les confidences
quand on veut des caresses ? Tu serrais les dents, tu masquais ta
souffrance sous plus d'attentions encore. Il en venait à te dire des
secrets, des choses pas bien belles dont tu ne savais que faire. Oh
Claude ! Tu l'avais oublié et voilà qu'au détour d'un calendrier,
il te revient en pleine face comme un soufflet. Il faut pleurer les
amours inabouties. Elles sont parfois aussi douloureuses que les
ruptures.
Chez Prax, c'était parti de là et c'est arrivé ici.