F@ceB¤¤k
Hier soir, je suis sortie avec ma fille. Nous sommes allées au
cinéma. Toutes les deux. Mon mari, son père, heureux retraité, souffre
d'un lumbago pour avoir voulu faire en un mois, tout ce qu'il rêvait de
faire depuis des années. La perspective d'attendre, debout, dans la queue,
lui était insupportable.
Nous sommes parties, Poulette et moi, juste
après le dîner. Dans la voiture qui nous menait à la grande ville ( à
Gisors, il n'y qu'une salle et le film ne nous tentait pas ) dans la
voiture, nous avons écouté un vieux disque de Tom Waits,
c'est elle qui l'a choisi. Poulette aime faire plaisir. Au cinéma, on
est arrivées rik-rak, pas de queue, pas d'attente interminable, et nous
avons regretté l'absence de mon mari, son père.
Nous avons vu " the social network "( clic, bande annonce), un film racontant la création de F@ceB¤¤k et les procès qui ont suivi. Nous avons aimé le film, dont le héros, créateur de F@ceB¤¤k n'est pas particulièrement sympathique.
Je ne suis pas sur F@ceB¤¤k. Pas le temps, et un reste de pudeur me fait apprécier l'anonymat. Mais je ne vous étonnerai pas en vous disant que Poulette et son frère, le Grand, ont un compte F@ceB¤¤k. Ils y échangent des photos, commentent celles de leurs copains. Je dis ça, c'est ce qu'ils me disent, je n'y vais jamais. De temps en temps, ils me montrent un truc, mais ça s'arrête là. Dans la voiture sur le retour, je disais à Poulette mon souhait de m'inscrire, que je connaissais des gens, que j'avais déjà été invitée, bref, je la taquinais.
- Oh, non, m'a-t-elle dit, il faudra que je t'accepte comme amie.
- Ne sois pas inquiète, Poulette, je n'aurai pas de compte F@ceB¤¤k. Pas le temps. En plus, je n'ai pas très envie, non plus, de t'avoir comme amie. Je ne crois pas qu'une mère doive tout savoir de ses enfants, épier tous leurs secrets. Et j'ai, moi aussi, quelques petites choses que je ne suis pas sûre d'avoir besoin de partager avec toi.
Poulette a ri. Et nous avons rejoint mon mari, son père.