Paresseuse contrariée
Alors voilà, ne croyez pas que je fasse la tronche ou que je sois au fond de mon lit, clouée par une vilaine maladie. Non, non, il y a simplement que je suis une paresseuse contrariée. Vous n'êtes pas sans savoir les tortures qu'ont dû subir ces pauvres gamins qu'on forçait à écrire de la main droite quand ils ne savaient se servir que de la main gauche. Et bien moi, c'est pareil, sauf qu'on me laisse me servir de la main que je veux. Monsieur mon inspecteur chéri a bien entendu mon refus de prendre le poste de direction, mais il n'a pas entendu mon souhait de ne pas travailler dans cette école alors me voilà chargée de la classe jusqu'en juin. Avec du boulot par-dessus la tête, car si la direction laissait à désirer, j'aime autant vous dire que dans la classe, c'est pareil. Et je suis donc nommée à mon corps défendant sur ce £$¤*µ!!! de poste à la §%*. Avec toutes les réunions qui vont avec, les paperasses en retard, les gamins qui ne comprennent pas, tout le monde à rassurer. Tout, tout, tout. Le bonheur ! Heureusement on se serre les coudes avec la copine qui a accepté le cadeau empoisonné de la direction. Mais quand même. J'ai beaucoup de boulot et pas beaucoup de temps. Bon, ce n'est que le début, quand je serai organisée, ça ira mieux. Mais là, c'est chaud-bouillant.
Quand une paresseuse est contrariée, elle n'est pas toujours de bonne composition. Donc mon humeur s'en ressent légèrement et je grogne et râle plus souvent qu'à mon tour. Car je ne suis pas une fana du boulot, mais je ne supporte pas qu'il ne soit pas fait. Je ne suis pas à une contradiction près.