Un soir parmi d'autres
Je ne réponds pas aux commentaires. Je sais, ce n'est ni très poli, ni très courtois. Mais voyez-vous, j'ai la fatigue qui me cloue, j'ai un peu le blues. Et je ne suis ni polie, ni courtoise. S'il faut parler franchement, j'ai même curieusement l'envie d'être grossière, désagréable, médisante et brutale.
J'ai rêvé l'autre nuit que j'étais envahie. Des hordes de chattes venaient mettre bas dans mon jardin, j'en retrouvais partout avec des cohortes de chatons dont je me demandais si je n'allais pas devoir les tuer. Et puis mes voisins s'installaient aussi chez moi au milieu des chats, malgré ma mine revêche et mes propos cinglants. Je finissais par leur dire qu'ils ne l'emporteraient pas au paradis, que j'avais la rancune tenace et la vengeance saignante. Je me suis réveillée bizarre. Il faut savoir que je suis seule. Mon mari est parti passer quelques jours chez des amis, mes enfants sont chez eux, je suis donc seule dans la grande maison. Pas envahie, pas envahie du tout. J'ai de l'espace.
À la perspective de rester quelques jours seule, j'avais fait plein de projets, tout en sachant que je n'irais pas au bout. Quand je sors du boulot, je suis lessivée. Plus bonne à rien. La seule envie qui me vienne, c'est de paresser devant un bouquin. Bouquin que je laisse tomber au bout de quelques pages, je n'arrive pas à lire.
J'ai envie de provocation, de musiques brutes, de voix tordues, de textes confus. Je vous mets Hubert-Félix, parce que j'ai pitié, vous avez échappé à Nick Cave ou à Crime & the city solution.
Rassurez-vous, tout va bien. Je suis plutôt saine et en bonne santé, j'ai juste des idées bizarres.