Je marche.
Je suis rentrée.
Enfin !
Je vais bien. Je marche sans canne et sans boiter. Quand je me tiens debout immobile, je suis en appui sur mes deux jambes. Sans doute, cela ne veut-il rien dire pour vous, mais je peux vous assurer que ça me change la vie.
Ça veut dire que l'opération a résolu mon problème de déficit neurologique. La chir me l'avait dit. " Vous ne pourrez pas récupérer tant que les nerfs ne seront pas dégagés. " Ça veut dire aussi que la rééducation a été profitable. On m'a réappris à marcher. Ce fut long. Parfois un peu décourageant, mais voilà : je marche sans canne et sans boiter.
Le centre est spécialisé dans l'appareil locomoteur. Et on y fait des miracles.
J'avais une adorable kiné polonaise qui m'a massée tous les jours 1/2 heure pendant les 6 semaines de mon séjour. Elle m'a remusclé le dos et le ventre avec des exercices très doux mais très efficaces. Je lui voue une reconnaissance éternelle.
L'éducateur sportif, un grec qui m'avait déjà suivie lors de mon hospitalisation de jour, m'a redonné confiance en moi. Il m'a fait travailler l'équilibre encore et encore. Lui aussi a une place de choix dans mon cœur.
J'ai vraiment eu beaucoup de chance de pouvoir bénéficier d'une telle prise en charge.
Je suis rentrée avec un tombereau de médocs car si le problème du déficit est résolu, pour les douleurs, c'est pas encore ça.
Chose étrange, je n'ai jamais eu mal au dos, ni à la cicatrice ( 15 cm quand même ). Mais les jambes, aie aie aie. Ah ! mes pauvres jambes. P*tain de douleurs neuropathiques. Brûlures, démangeaisons, décharges électriques, froid intense, peau en carton. Aie aie aie. Oh ! les dures nuits que j'ai passées. Et que je passe encore, hélas.
Je bouffe donc plein de gélules qui me laissent souvent groggy.
Mais je m'en fous, je marche.